Visionnages: Février 2011

The exorcist de William Friedkin 11/10
Bon, je pense que tout le monde connait, je vais pas trop argumenter sur l'oeuvre elle-même et j'espère ne pas trop me tromper en disant que c'est un chef-d'oeuvre intemporel !
L'exorciste est la claque cinématographique de ma préadolescence .
Vue à 12 ans, j'ai été à la fois fasciné et terrifié .
C'est le film qui m'a fait aimer le genre, puis le cinéma tout court !
C'est donc une oeuvre chère à mon coeur, le début d'une passion pour le 7e art suivi de près par d'autres oeuvres comme Goodfellas et Le temps des gitans .
Avant tout ça, le cinéma n'était pour moi qu'un simple divertissement (avec un petit truc en plus quand même) et il a fallu qu'une de mes voisines me mette ce film d'épouvante à l'insu de mes parents pour je prenne l'électrochoc cinématographique de ma vie, et change à jamais ma perception du cinéma !
Encore aujourd'hui un frisson cours à travers ma colonne vertébrale au moment d'insérer le disque dans le lecteur et d'appuyé sur play !
Sinon la nouvelle édition Blu-Ray propose les deux versions du film, celle d'origine et le director's cut (ma préférence va vers l'original de 1973), le transfert HD est nickel, le grain d'origine est préservé et c'est tant mieux, le son DTS HD très dynamique également (en vo uniquement, la version française reste elle en Dolby Digital pour le Director's cut, et en mono pour l'original), et les deux disques sont bourrés de bonus hallucinants, plus un très beau livret de 38 pages !
Indispensable donc !

The Town | Ben Affleck
Un thriller rondement mené, au script un peu pantouflard, mais qui offre quelques séquences de braquages bien troussées. A part ça, on peut noter une excellente prestation de Jeremy Renner et un Affleck plutôt sobre. Le reste ne casse pas des briques, mais ça se laisse suivre sans ennui.

General Idi Amin Dada: Autoportrait | Barbet Schroeder
Découvert ce documentaire sur le Général Idi Amin Dada aujourd'hui même. C'est effrayant. Et fascinant.
Ce personnage était à des années-lumières de toute réalité. Convaincu d'être un leader de première importance, d'être indispensable à sa nation, à l'Afrique et au Monde.
Alors qu'en réalité il n'a fait que couler son pays dans une ruine économique et s'enfoncer dans une médiocrité criminelle, imbécile et régressive. A plusieurs reprises on croit avoir affaire à un gros gamin inconscient de ses actes, content de sa bêtise et détournant l'attention par un gros rire ou une remarque inutile.
Schröder, sans jamais dépasser les bornes, réussit à pointer, progressivement, tous les travers de ce personnage excessif. Et lors d'une courte-scène à priori banale (une petite course de natation avec quelques potes à Dada), le réalisateur met en lumière le comportement du général. Un homme atteint d'un narcissisme hors-limites, qui s'est créé un décorum mental d'über-chef d'état et qui traînera son pays dans la déchéance.

La grande force du film de Schröder c'est de ne jamais juger ce personnage. De ne jamais se poser en donneur de leçons. Car par la seule force de son montage et par les interventions du principal intéressé, on comprendra progressivement toute la folie et les convictions inimaginables qui l'habitent. Et derrière un ton relativement léger, le documentaire assène un contre-coup d'une noirceur (sans faire de jeu de mot pourri) terrifiante.

NOTRE JOUR VIENDRA - 8/10
Avis pas changé depuis Sitges: c'est vraiment bien et très atypique.
(Loic vas-y, explique-moi!)

Bah l'humour raciste moi j'aime bien, mais ça fait pas un film.
Donc après 30 minutes, ça devient vraiment lourd, et carrément insupportable/ridicule sur la dernière partie.

D'accord avec Loïce et très étonné que toi, Chao, qui regrette souvent qu'il n'y a pas d'émotion dans les films que tu défendes ce truc qui n'en comporte pas une brique.

il propose tout une gamme d'émotions, au contraire; bien sûr c'est pas balisé comme un une comédie romantique américaine, mais joue sur notre rapport aux personnages d'une manière un peu plus subtile. (pareil pour l'humour qu'il est bien réducteur de qualifier de raciste)

chaoticlock a écrit:(pareil pour l'humour qu'il est bien réducteur de qualifier de raciste)

C'est voulu.

Inferno de Dario Argento 8/10
Un poil en dessous de Suspiria, néanmoins Argento garde ce côté baroque dans les décors et les éclairages tout en changeant sa palette de couleur .
Et étale ses personnages ambigus qui se font dézinguer à tour de rôle (mauvais point pour la couleur du sang tout de même ) .
La restauration numérique est superbe et bien moins criarde que celle de Suspiria, sujette à polémique !
Ici les couleurs du film peuvent s'exprimer totalement, le niveau de détails est éblouissant, on reste surpris d'une telle retranscription tenant compte du poids des années depuis sa sortie en salles .
Agréable découverte pour moi !


Mother of Tears de Dario Argento 1,5/10
Sans aucun doute ce qu'Argento a fait de pire, un ratage monumental !!
C'est pas compliqué, le film fait illusion 1 min, le temps du générique d'ouverture!
Le reste n'est qu'un semblant de mauvais téléfilm où rien ne fonctionne, les acteurs cabotinent (Asia en tête, la pauvre), et on se trouve même à rire de certaines situations dites sérieuses !
Et puis le film finit laborieusement avec le rire hystérique du personnage d'Asia Argento comme pour nous dire, "on s'est bien foutu de vous les spectateurs!!"
Affligeant !
Sinon d'un point de vue général jusqu'au milieu des années 90, je trouve qu'Argento a su emmener des idées neuves et une vision particulière de ses thèmes, mais je trouve aussi que globalement ce n'est pas un très bon directeur d'acteurs !
Malgré tout c'est quelqu'un qui restera, mais qui a perdu de sa superbe depuis longtemps, jusqu'à tomber au plus bas !
Espérons qu'il rebondisse de nouveau !

Combattons le décalage horaire comme on peut:

Nick and Norah's Infinite Playlist de Peter Sollet (2008)
Comédie romantique pleine de charme. Pas innovateur pour un sou, mais c'est suffisamment bien foutu pour que l'ennui ne survienne jamais, et le réalisateur parvient à capturer des moments de sincérité émouvants.

On the Town de Gene Kelly et Stanley Donen (1949)
Trois officiers ont une journée libre à New York et veulent en profiter un max. Malgré un scénario qui tourne parfois en rond, c'est ma foi très rythmé et certaines longues scènes de danse en imposent magistralement. C'est drôle, entrainant, et il y a surtout Gene Kelly.

J'ai vu plein de trucs hyper bien ces dernières semaines, mais j'ai pas le temps d'en parler... j'essaierais de venir écrire quelques lignes ces prochains jours.

Mais en vrac j'ai découvert L'ENFER DE HENRI-GEORGES CLOUZOT, HUNGER (Steve McQueen), COUP DE GRÂCE (Volker Schlöndorff), INCENDIES (Denis Villeneuve... oubliez les black swan à 2 francs, les king's speech pour grabataires.. le voilà LE film de ce début d'année !), RICHARD III (R. Loncraine) et d'autres bricoles ultra bien aussi.

Colqhoun a écrit:J'ai vu plein de trucs hyper bien ces dernières semaines, mais j'ai pas le temps d'en parler... j'essaierais de venir écrire quelques lignes ces prochains jours.

Un peu pareil, j'y reviendrais aussi, mais là je suis pas mal occupé !

The reef de Andrew Traucki 7,5/10

"Cinq amis naviguant dans les eaux australiennes font naufrage et doivent choisir entre rester sur la coque du bateau, au risque de ne pas être trouvés, ou se taper 20 bornes à la nage pour rejoindre la terre ferme dans une eau infestée de requins !"

Film de requin bouffeur d'hommes estampillé "based on true events", ça peut faire peur au départ, surtout qu'on pense direct au nullissime "Open Water" !

Heureusement rien de tous ça içi !

Bien que le sujet ne soit pas hyper original, c'est plutôt pas mal réalisé, les attaques du requin (un vrai) sont assez impressionnantes, et le suspens est distillé avec peu de chose (une ombre, un bruit à la surfaçe de l'eau) mais ça fonctionne !

Les 20 dernières minutes sont bien tendu du slip !

Pas un chef d'oeuvre mais un vrai divertissement, stressant et bien foutu !



Tenebrae de Dario Argento 9,5/10

Peut-être l'un des meilleurs et des plus violents films d'Argento de sa grande époque !

Encore une fois, la restauration et le transfert HD sont superbes !!
Après les deux oeuvres résolument fantastiques que sont "SUSPIRIA" et "INFERNO", Argento revient faire un détour vers le giallo qui l'a fait connaitre, et signe peut-être l'œuvre-clé de sa carrière inégale.

Ici, plus d'éclairages multicolores en guise d'esthétique, mais une ville de Rome sous un jour inédit, à l'architecture high-tech, où les façades, ruelles et résidences plus blanches que nature se succèdent avec obsession devant nos yeux.

Une mise en scène teintée d'esthétisme raffiné toute typique du cinéma italien d'alors, des meurtres sanguinaires, où la violence graphique va du rasoir à la hache, le tous soutenu par une intrigue aussi habile que menée tambour battant et extrêmement riche en sensations fortes !

Du très bon Argento !



The troll hunter (Trolljegeren) d'André Øvredal 7,5/10

"Un groupe d'étudiants norvégiens partent à la recherche de mystérieux trolls géants. Au fil de leurs recherches ils vont découvrir ce que le gouvernement leur a caché pendant des années..."

Présenté comme un "Cloverfield" à la Norvégienne, et dôté d'une affiche immonde mais très 80's, je dirais que l'histoire de ce documenteur commence plutôt un peu à la Blair Witch, avec une bande de jeunes étudiants qui souhaitent faire un reportage sur des phénomènes paranormaux.

Mais très vite, le sérieux laisse plaçe à la rigolade graçe au personnage du chasseur de Trolls, et à ses méthodes de chasse ! De plus il n'y a pas de tromperie sur la marchandise, des Trolls on en voit plein, et aucun ne se ressemblent !!
Il y en a même un de 100 mètres de haut !

La bonne nouvelle aussi étant la quasi absence de sheaky-cam, tout y est très lisible et l'ensemble finalement n'a rien à envier aux grosses productions américaines du même genre !
Un véritable ovni tout droit sorti des fjords norvégiens, fun et décomplexé qui bénéficie d'un fort capitale sympathie !

A voir entre potes !

Je sais que ce n'est pas vraiment l'endroit, mais en guise et plaçe de photo, je vous mets la b.a. :



[Re]vu aussi "Irreversible" de Noé, et "The Exorcist director's cut" de Friedkin .

Moi, j'aime beaucoup Open Water.

Bothrops a écrit:Moi, j'aime beaucoup Open Water.

Bof, The Reef c'est bien mieux !