WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)
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WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)
Réalisateur: Debra Granik
Pays: Long-métrage américain
Genre: Drame, Aventure
Durée: 01h40min
Acteurs: Jennifer Lawrence, John Hawkes, Lauren Sweetser, ...
Synopsis: Ree Dolly a 17 ans. Elle vit seule dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa soeur dont elle s'occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n'a pas d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui peuplent ces forêts du Missouri. Mais elle n'a qu'une idée en tête : sauver sa famille. A tout prix.
Yavin- Messages : 1037
Date d'inscription : 29/07/2009
Re: WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)
Après Down to the Bone avec Vera Farmiga, Debra Granik signe un deuxième long métrage à l'âpreté tangible, mettant en scène des personnages très forts, à commencer par son héroïne, la jeune Ree. A dix-sept ans, Ree jongle entre le lycée qu'elle essaie de suivre tant bien que mal et sa famille dont elle doit s'occuper, car sa mère a capitulé après le départ de son mari. C'est elle qui gère la vie très modeste à la limite de la pauvreté de son jeune frère, de sa petite sœur et de cette mère devenu muette et inactive. Un jour, la police vient lui annoncer que, si son père ne se présente pas à son procès, on leur enlèvera leur habitation et les quatre se retrouveront sans toit. Ree entreprend donc de retrouver son géniteur qui fabriquait de la drogue de synthèse pour subvenir aux besoins des siens. Son enquête l'emmène dans les bas-fonds d'une société en marge.
Adaptant un roman de Daniel Woodrell, Debra Granik et sa co-scénariste et productrice Anne Rossellini nous entraîne dans une Amérique loin de l'indécence pécuniaire des places financières, des quartiers aisés ou même modestes, pour nous immerger dans un monde où la seule préoccupation se résume à la survie. Laissant de côté tout misérabilisme dont l'opportunisme ne sert qu'à chatouiller gratuitement les glandes lacrymales du spectateur, Winter's Bone dépeint de manière brute un univers et ses habitants que d'aucun qualifie, par méconnaissance, de société d'en bas. En compagnie de Ree, un guide à l'intégrité incorruptible, on découvre que l'arrogante plus grande puissance de la planète possède en son sein des territoires miséreux qui n'ont rien à envier aux pays les plus pauvres du globe, des îlots de détresse que l'on aimerait pouvoir cacher aux yeux de tous.
Le film se refuse aussi avec beaucoup de talent à toute sensiblerie déplacée grâce à une galerie de personnages parfaitement bien cernés. Rien n'est noir ou blanc, les riches ne sont pas les méchants et les pauvres les gentils. La famille n'est pas magnifiée béatement comme dans certaines productions hollywoodiennes et c'est dans son propre clan que Ree se retrouve confronté aux pires ordures, comme ce grand-père patriarche qui semble avoir perdu toute humanité. Oeuvre profondément féminine, Winter's Bone trouve son apogée dans une séquence extraordinaire, amenée par une solidarité entre les femmes du clan, capable d'oublier leurs différents momentanément, en réponse à la veulerie toute masculine de cette famille ayant proscrit le mot ouverture de son langage. Cette scène nocturne et aquatique, présente sur l'affiche du film, utilise astucieusement l'horreur la plus abjecte afin de délivrer Ree et lui faire ainsi retrouver la paix, en tout cas provisoirement.
Ree est interprétée par Jennifer Lawrence qui réalise une performance remarquable par son jeu tellement juste. Elle incarne de manière confondante l'intégrité morale de son personnage, qui n'est autre qu'une certaine image de la pureté se battant dans une gangue nauséabonde, et fait de Ree l'un des plus beaux rôles de femmes vu sur un écran depuis fort longtemps.
Adaptant un roman de Daniel Woodrell, Debra Granik et sa co-scénariste et productrice Anne Rossellini nous entraîne dans une Amérique loin de l'indécence pécuniaire des places financières, des quartiers aisés ou même modestes, pour nous immerger dans un monde où la seule préoccupation se résume à la survie. Laissant de côté tout misérabilisme dont l'opportunisme ne sert qu'à chatouiller gratuitement les glandes lacrymales du spectateur, Winter's Bone dépeint de manière brute un univers et ses habitants que d'aucun qualifie, par méconnaissance, de société d'en bas. En compagnie de Ree, un guide à l'intégrité incorruptible, on découvre que l'arrogante plus grande puissance de la planète possède en son sein des territoires miséreux qui n'ont rien à envier aux pays les plus pauvres du globe, des îlots de détresse que l'on aimerait pouvoir cacher aux yeux de tous.
Le film se refuse aussi avec beaucoup de talent à toute sensiblerie déplacée grâce à une galerie de personnages parfaitement bien cernés. Rien n'est noir ou blanc, les riches ne sont pas les méchants et les pauvres les gentils. La famille n'est pas magnifiée béatement comme dans certaines productions hollywoodiennes et c'est dans son propre clan que Ree se retrouve confronté aux pires ordures, comme ce grand-père patriarche qui semble avoir perdu toute humanité. Oeuvre profondément féminine, Winter's Bone trouve son apogée dans une séquence extraordinaire, amenée par une solidarité entre les femmes du clan, capable d'oublier leurs différents momentanément, en réponse à la veulerie toute masculine de cette famille ayant proscrit le mot ouverture de son langage. Cette scène nocturne et aquatique, présente sur l'affiche du film, utilise astucieusement l'horreur la plus abjecte afin de délivrer Ree et lui faire ainsi retrouver la paix, en tout cas provisoirement.
Ree est interprétée par Jennifer Lawrence qui réalise une performance remarquable par son jeu tellement juste. Elle incarne de manière confondante l'intégrité morale de son personnage, qui n'est autre qu'une certaine image de la pureté se battant dans une gangue nauséabonde, et fait de Ree l'un des plus beaux rôles de femmes vu sur un écran depuis fort longtemps.
Bothrops- Messages : 361
Date d'inscription : 16/02/2010
Re: WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)
Merci pour la critique.
Depuis que j'en ai découvert la bande-annonce, j'ai très envie de le voir.
Depuis que j'en ai découvert la bande-annonce, j'ai très envie de le voir.
Colqhoun- Messages : 1655
Date d'inscription : 24/07/2009
Re: WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)
Je vais le voir ce soir.
Colqhoun- Messages : 1655
Date d'inscription : 24/07/2009
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