Visionnages - Avril 2011

Purée on s'oublie là! Il se déserte violemment ce forum.

Chinatown de Roman Polanski
Revision. Film qui me fascinait étant gosse, mais j'avais rien compris à l'histoire à l'époque. Immense travail de mise en scène, encore un film éminemment subjectif du père Polanski (la caméra collée au dos de Nicholson pendant une bonne partie du film), visuellement splendide, avec un Nicholson en état de grâce. Je ne l'ai jamais trouvé aussi bon. Scénario au premier abord très complexe, mais les enjeux se délient un peu au fil du film pour ressortir assez clairement au final. Cette histoire d'eau et de projet immobilier n'a qu'un intérêt relatif par rapport à la tragédie familiale. C'est un très grand film noir, le fin m'a bouleversée comme rarement. J'avoue être resté un peu en retrait au début du film, essayant de bien saisir toute l'ampleur du scénario, pour finalement me laisser portée dans les 20 dernières minutes, incroyables de tension et de tristesse. Un des grand chef-d'oeuvres du cinéaste.

Frost / Nixon de Ron Howard
Interprétation fabuleuse, mise en scène et scénario solide, il y a quelques soucis (notamment cette idée d'intercaler des interview des acteurs jouant le personnage, plutôt que le personnage lui-même, assez crispant au début) mais dans l'ensemble on tient là un des meilleurs films de Ron Howard. Ca n'en fait pas un chef-d'oeuvre, mais un film passionnant qui m'a fait découvrir l'impressionnant entretien original. Au final j'ai trouvé que Howard parvenait à faire un très beau film sur le personnage de Nixon.

My Son, My Son, What Have Ye Done ? de Werner Herzog
Par curiosité parce que le casting (Michael Shannon en tête) et pour découvrir un Herzog. J'en suis sortis pas du tout emballé. Au delà de la mise en image assez jolie et parfois passionnante dans ses partis pris, le film ne m'a quasiment pas touché. Je l'ai regardé avec un ennui poli. C'est très bien joué, joli à regarder, avec une musique particulièrement désagréable qui fonctionne assez bien (mur sonore au violoncelle pendant les 3/4 du film) et un traitement plutôt intéressant (on est loin de l'étude clinique), mais je ne me suis pas du tout senti impliqué dans le film. Assez déçu.

Stir Of Echoes de David Koepp
Revision en VF sur RTL9. Bon c'est pas l'idéal, j'avais le souvenir d'un film plus fiévreux, dérangeant et violent. Je sais pas si ces perdus de RTL9 ont taillés dedans, j'en doute. Bref toujours un sympathique thriller plutôt bien torché de Koepp, avec un excellent (pléonasme) Kevin Bacon. Pas grand chose à dire de plus, je l'avais presque complétement oublié avant cette revision...

Mitchell a écrit:Purée on s'oublie là! Il se déserte violemment ce forum.

Chinatown de Roman Polanski

Rah celui-là je l'ai chopé récemment en DVD, me réjouis beaucoup de le découvrir.

Chinatown, dans les 10 meilleurs films du monde !
Fingers in ze noze.

Mitchell a écrit:Purée on s'oublie là! Il se déserte violemment ce forum.

Tout le monde (ou presque) a foutu le camp chez les voisins: http://www.lescinephiles.net/

Colqhoun a écrit:

Mitchell a écrit:Purée on s'oublie là! Il se déserte violemment ce forum.

Tout le monde (ou presque) a foutu le camp chez les voisins: http://www.lescinephiles.net/

Ah ouais effectivement
Bon donc celui-ci il va dépérir gentiment quoi...

Mitchell a écrit:Bon donc celui-ci il va dépérir gentiment quoi...

Probablement ouais.

On doit migrer là-bas?

Pas obligatoirement, mais disons que là-bas c'est plus actif.
Ici ça va pas fermer, mais faut aimer la solitude.

Colqhoun a écrit:

Mitchell a écrit:Purée on s'oublie là! Il se déserte violemment ce forum.

Tout le monde (ou presque) a foutu le camp chez les voisins: http://www.lescinephiles.net/

Suis toujours là, et même si c'est calme en se moment, ben je m'y sent toujours bien !

Black death de Christopher Smith 9/10
Excellent, une chasse au sorcière sur fond de peste noir avec brin de surnaturel, qui au final s'avèrera être une histoire bien ancré dans le réel, avec une énorme fin bien sombre qui mériterait un long métrage à lui tout seul !
C'est plein de fureur et de sang, sans concessions et loin de tout manichéisme facile, mené de main de maître par un Christopher Smith au sommet de son art (c'est son meilleur film) et par une troupe de comédiens impeccables, pointant du doigt l'endoctrinement et l'abrutissement des masses sous toutes ses formes.
Honteusement sortie en dtv alors qu'il méritait largement une exploitation dans les salles obscures !


The Mission de Roland Joffé 8,5/10
Belle oeuvre historique sur fond de rédemption, tolérance et sacrifice de soi !
Le début avec ce curé crucifié et sacrifié dans les eaux, avec cette chute vertigineuse dans cette immense cascade m'a personnellement troublé visuellement, une image très forte !
Tout le côté histoire et reconstitution avec les jésuites, les méfaits de la colonisation via de très bons acteurs, est très réussi mais Mission prend réellement son envol lors des dernières séquences, lorsque Gabriel et Rodrigo divergent sur la façon d’agir face à l’attaque des colons. L’un préfère résister avec l’amour, en accord avec sa foi, alors que l’autre renoue avec ses instincts de mercenaire et emploie la force.
Un film sur le pouvoir, la foi et son sens, la liberté d’un peuple et la barbarie d’un autre.
Jolie découverte un peu sur le tard, mais voilà c'est fait !

Jamais vu THE MISSION. J'adore la musique et c'est le sujet d'un cours que j'ai maintenant à l'uni... Alors pourquoi pas m'y mettre un de ces prochains jours.

Oui, ça vaut le coup !
De belles images, une belle mise en scène, on devine aisément certaines difficultées de tournages au vu des endroits hostiles parcourus dans le film !
De plus De Niro et Irons sont formidable dans ce film, ainsi que le jeune Liam Neeson !
Palme d'or haut la main !

Effectivement.
MISSION est un film essentiel.
Joffé n'a jamais fait mieux (du moins pour ce que j'ai vu de lui).
Et la musique de Morricone est, une fois de plus, miraculeuse.

Once de John Carney

Irlande. Dublin. Grafton Street. Les pavés rouges. Les gens pressés. Qui ne daignent pas s’arrêter pour les chanteurs de rue qui jalonnent cette petite avenue bordée de magasins. Glen Hansard est là, guitare à la main, sa barbe rousse, son écharpe et sa voix.
Lors de l’apparition de Markéta Irglová, on se dit que c’est une fille banale. Sur laquelle on ne se serait sûrement pas retourné dans la rue. Son accent intrigue dès le début. Et puis au fil des scènes, elle dégage une beauté très surprenante.
Le film reste très minimaliste. Très peu de dialogues. Pour se concentrer sur les chansons. Piano & guitare. La scène du magasin de musique est divine, lorsqu’on entend pour la première fois « Falling Slowly » ainsi que la voix de Markéta. Les paroles ne sont peut être pas transcendantes, mais il y’a quelque chose dans cette chanson. Quelque chose qui fait qu’on croche complètement et instantanément à cet univers.
C’est tellement beau, tellement doux que le temps semble s’arrêter un peu. Pourtant le film ne dure qu’1h30, mais on a l’impression d’avoir passé plus de temps que ça avec eux, sur Grafton, au studio d’enregistrement, dans le minuscule appartement de Markéta, dans le magasin qui répare les aspirateurs.
Un bel univers.