Visionnages - Mars 2011

Je m'étais lancé dans Dragon Tiger Gate... Passé les quelques grosses bastons durant les 20-30 premières minutes du film, on s'ennuie un brin... le doublage en anglais tout pourri n'aidant pas, j'ai abandonné. Mais le fight d'intro, c'est abusé.

Et là je me suis lancé dans FACES de Cassavetes.

I spit on your grave de Steven R. Monroe 8/10

"Jennifer (Sarah Butler) est une romancière qui loue une cabane quelque part en Louisiane afin d’écrire son livre dans la plus totale solitude. Elle attire toutefois très vite l’attention de trois paysans, Johnny (Jeff Branson), Stanley (Daniel Franzese) et Andy (Rodney Eastman), qui la traqueront, avant de l’agresser. Pour ensuite se venger à son tour !"

Du pur rape and revenge donc !
Remake explosife de l'oeuvre éponyme sortie en 1978 (aka day of the woman) et qui avait fait scandale (plus pour son propos que pour ces qualitées artistiques), cette version pulvérise littéralement l'originale en allant bien plus loin en matière de sadisme !
Il en reprend quand même exactement la même formule d'un viol collectif (insoutenable) suivi d'une sanglante vengeance perpétrée par la victime contre ses sadiques agresseurs. Et même si ça vire par moment au tortur porn et qu'on y perçoit quelques incohérences scénaristique, c'est l'éclate assuré dans la démesure et son coté exagéré mais radicale, avec un final tout droit sortie d'un bad trip au lsd !
Parfait pour la journée de la femme !

j'ai trouvé ça un peu con.

Et ça l'est un peu forçément !
On se demande parfois comment une petite nana toute sèche arrive à se venger de cette manière, et même comment elle trouve la force de percher un type de 80 kg à l'horizontale au dessus d'une baignoire !
Il y a bien quelques incohérences mais j'ai bien aimé le coté jusqu'au boutiste et décomplexé de la chose.
Et puis c'est pas trop mal fichu !

The Social Network de David Fincher 9/10

J'ai beaucoup aimé !
J'avais un peu peur du type de narration adopté pour ce genre de récit, mais Fincher réussit superbement à rendre cette histoire palpitante, aidé il est vrai par un scénario brillant et un sens du montage ahurissant !
Du très bon boulot !
Quelqu'un sait si Zuckerberg et son équipe ont vu le film et ce qu'il en a pensé ?




La meute de Franck Richard 3/10

Complètement raté !!
Malgré un casting alléchant au demeurant, tout est mal construit et rythmé, et à aucun moment on ne sursaute !
Au contraire, c'est hyper chiant en fait !
Même Yolande Moreau que j'aime beaucoup joue la caricature de certains de ses personnages ultérieur, et Benjamin Biolay n'en parlons pas, aucune expréssion !
La cata quoi !

Deux découvertes majeures ces derniers jours.

Tout d'abord PUNISHMENT PARK de Peter Watkins (1974). Faux-documentaire sur la mise en place d'un plan d'incarcération spécial destiné aux hippies qui manifestent contre la guerre du Vietnam ou qui, plus globalement, font connaître leur mécontentement quand au fonctionnement de leur pays. Un film particulièrement puissant, dérangeant, frontal et qui laisse un goût bien amer en bouche tant son propos est d'actualité.

Et ensuite MIRACLE MILE de Steve de Jarnatt, qui nous parle d'un type (Anthony Edwards) qui a tout juste une heure pour retrouver la fille qu'il a rencontré le jour même avant qu'une série de missiles nucléaires ne s'écrasent sur L.A.. On navigue entre After Hours et du Carpenter. Entre rêve éveillé et pur cauchemar. Des visions de LA de nuit sublimes (gros travail de réalisation et de photographie) où tout peut arriver. Le film reste quelque peu marqué par certaines marques de son époque (1988), mais ça reste du cinéma de qualité, malheureusement méconnu. Le genre de petit film que l'on adore découvrir. D'autant plus qu'il est accompagné de l'excellente musique de Tangerine Dream.

Farinelli
Bon, ben c'est pas avec ce film là que je vais convaincre madame des qualités du cinéma français... C'est d'un ampoulé, c'est affreux...

Héros
Fondamentalement, ce film est raté. D'un point de vue "film de prise d'otage", il est crédible sur aucun point. Sans parler du fait qu'il faut attendre les 2/3 du film pour commencer à ressentir un tant soit peu d'empathie pour les protagonistes. Et pourtant... Et pourtant, c'est le genre de film que j'ai envie d'aimer. Déjà, parce que fondamentalement, c'est pas un film de prise d'otage, et que son discours sur la célébrité et sur l'humour qui enferme et bloque les relations sociales est assez rafraichissant. Surtout venant de Michaël Youn qui joue (étonnamment bien) dans ce film, glissé entre un disque des connards et un clip de Fatal Bazooka. Mais en plus parce que, même s'il se plante souvent, il y a chez le réal une réelle envie d'expérimenter, de jouer avec la forme même du cinéma. Le dernier échange entre Pierre Forêt et la caméra fait oublier les 3 précédents qui n'apportaient rien et permet (enfin) de sentir le désarroi profond de ce mec qui refuse de comprendre que la situation est sans issue.. Le traitement sonore est très intéressant, le fond de rires préenregistrés remplaçant la musique et ajoutant à l'ambiance tragicomique de l'ensemble. Donc même si on s'emmerde parfois, si on a de la peine à suivre à d'autre moments, on sent une réelle tentative de toucher à quelque chose de plus grand, et rien que pour ça, je dis oui.
Et Jackie Berroyer fait une apparition complètement hallucinée à la fin, qui vaut le déplacement à elle seule.

Colqhoun a écrit:Deux découvertes majeures ces derniers jours.

Tout d'abord PUNISHMENT PARK de Peter Watkins (1974).

Ah oui c'est bien ça!

loval a écrit:

Colqhoun a écrit:Deux découvertes majeures ces derniers jours.

Tout d'abord PUNISHMENT PARK de Peter Watkins (1974).

Ah oui c'est bien ça!

J'ai découvert ce film je devais avoir 15 ou 16 ans, et ça a été une forte claque !
Faut avouer que dans ma naïveté, je croyais que tout était vrai, jusqu'à ce que je découvre la vérité et son percutant intéret.
Je pense me le refaire bientôt tiens....

Bon j'ai vu 3000 trucs depuis la dernière fois que je suis passé par ici. Mais tout dernièrement là, ce week-end :

They Shoot Horses Don't They ? de Sidney Pollack
Film profondément sombre, limite nihiliste, même si j'ai été moins touché par le destin des personnages que je l'aurais cru, le film est quand même parsemé de petites claques et n'a vraiment pas pris une ride. Les acteurs sont formidables et les séquences de derby sont d'une sauvagerie extraordinaire. Et le film est d'une modernité hallucinante.

Atonement de Joe Wright
A la base pour faire plaisir à ma moitié, même si j'avais déjà apprécié Pride & Prejudice. Excellente première moitié, vraiment soufflé par sa qualité. Ok la mise en scène est assez maniérée, mais c'est très classe, avec une superbe photo et une jolie DA. Dommage que le film perde de la force dans sa deuxième partie, les passages pendant la guerre étant les moins intéressants (joli plan séquence complétement gratuit de la plage de Dunkerque cela dit), le rythme en prends un sérieux coup. Mais la dernière partie est assez forte et le discours final de Vanessa Redgrave aussi grave que touchant. Bref c'est bien meilleur que la vitrine à oscar à laquelle je m'attendais et Wright se taille déjà une petite personnalité. Oh et la BO est excellente.

Everybody's Fine de Kirk Jones
Regardé quasi-uniquement pour le père DeNiro. Et c'est un joli film. Très inoffensif, mais Bobby lui donne pas mal de charme avec une de ses plus belle interprétation depuis un bail. Il faut que je m'y fasse, certaines de ses grimaces font désormais parties intégrante de son jeu, mais son rôle de père / grand-père lui va à merveille. Pour le reste malgré le reste du casting sympa c'est assez oubliable, mais ça reste beaucoup mieux que ce que l'immonde affiche (en tout cas celle du DVD) laissait présager (non ce n'est pas vraiment une comédie).

L'Esprit de la Ruche de Víctor Erice (1973)

Que de similitudes avec Cria Cuervos, tourné trois ans après. Probablement l'un des plus beaux films du monde.

J'y repense aujourd'hui et je remarques que j'avais oublié de venir parler d'une de mes plus grosse claque de 2011 jusqu'à maintenant (ça fait prêt de 2 mois que je l'ai vu mais j'y repense assez souvent), alors qu'il s'agissait de ma plus grosse déception de 2010 :

Shutter Island de Martin Scorsese
SPOILERS
Oui bon on va encore dire que je suis de mauvaise foi parce que c'est Scorsese.
Alors j'ai pu l'être par le passé, mais cette fois-ci la déception était bien réelle (et je la comprends), mais la claque de la revision aussi. C'est rare que je fasse de si gros retournement de veste (encore que j'avais fait un truc du genre avec Raging Bull) et c'est encore plus rare que je puisse me les expliquer. Pour le coup, j'entrais dans Shutter Island à ma première vision au travers d'un scénario à tiroir dont j'avais l'impression de connaître tous les virages par cœur. Du coup, l'enquête en devenait inintéressante, les personnages des pantins et le 'révélation' finale restait le seul grand moment du film à mes yeux. A la revision, je connaissais déjà tous les travers du scénario et, assez rapidement, les personnages ont pris le pas sur le scénario. Du coup les hallucinations de Teddy sont devenus poignantes (principalement la scène ou il tient sa fille dans ses bras et qu'elle lui demande de la sauver) au lieu de tourner à vide, la construction du personnage et sa paranoïa, sans le pseudo secret qui l'entoure, passionnante et les personnages secondaires par moment plutôt fascinants (j'adore la séquence avec Ted Levine, même s'il y a boire et à manger dans sa scène). Et la mise en scène de Scorsese... C'est peut-être là que je m'en veux le plus de ma 1ère vision ratée. J'avais même réussi à trouver son travail assez peu intéressant, alors qu'il est rarement aller aussi loin dans son style 'subjectif' à carrément travailler sur ses faux raccords. Qu'on aime ou qu'on aime pas, le travail de Scorsese et Shoonmaker est ambitieux et impressionnant. Les partis pris n'ont font vraiment pas un film facile, mener le spectateur sur une série d'enquêtes et d'investigations qui n'auront au final aucun intérêt pour l'intrigue, qui n'ont pour but que de nourrir la complexité du personnage de DiCaprio, c'est plutôt osé. Mais, assez miraculeusement je trouve, le film se termine sur 15 dernières minutes bouleversantes d'intensité, ou tout le film semble retomber sur ses pattes où, en une séquence, Scorsese déplace tout le poids de l'intrigue et du film sur son seul personnage principal. Fini le polar / film noir paranoïaque qui flirte avec le fantastique, le film prends soudain dimension humaine, comme si la machine de guerre de Scorsese (musique, mise en scène) s'évanouissait en même temps que Teddy Daniels redevenait Andrew Laeddis. Le film qui se termine alors est à mes yeux un des plus profondément triste de la carrière de Scorsese. On ressort du film avec en tête la sublimissime reprise de This Bitter Earth sur un morceau de Max Richter, à vous déchirer le coeur.

Depuis 2 mois j'ai très très envie de le revoir, le problème c'est que le film reste bancal, le rythme me pose toujours certains problèmes, mais dans l'ensemble, quel grand morceau de ciné! Je crois même que si je devais refaire un top 2010, il finirait premier.

Et ce week-end :

All The President's Men de Alan J. Pakula
Immense film. Je l'ai dit et redis, j'adore le ciné politique / parano des années 70's, celui-ci est sans aucun doute une des plus grande réussite du genre. Redford, Hoffman, Robards, Balsam, superbe casting pour un film à sujet passionnant. Mise en scène au cordeau, précision à tous les étages (rythme juste parfait, travaille sur les zooms, ça n'a pas pris une ride bon sang!), Pakula signe un film fascinant, grosse influence pour Fincher sur Zodiac et SN.

Tiens, ça m'aurait presque donné envie de revoir le Scorsese.
Faudra que je réessaie.
Je n'en garde pas un très bon souvenir.