Visionnages: Novembre 2010

LES 7 JOURS DU TALION (Podz)

Une petite fille de 8 ans est violée et assassinée dans un terrain vague d'une banlieue québecoise. Le coupable, un pédophile récidiviste, est rapidement appréhendé et sur le point de passer en jugement.
Mais le père de la victime, chirurgien de métier, rongé par le chagrin et la haine, décide d'enlever l'assassin de sa fille. Il prévient la police qu'il va séquestrer le meurtrier et le torturer pendant 7 jours consécutifs, au terme desquels il l'exécutera et se rendra aux autorités.

Inédit sur les écrans français, cette adaptation du roman de Patrick Senécal est un véritable uppercut. Froid, implacable, dépourvu de toute musique, le film dépeint pendant 1h50 la vengeance d'un père détruit par le meurtre de sa fille, la méthodologie implacable avec laquelle il va se livrer à des actes de torture sur l'assassin, en même temps que la lente autodestruction à laquelle il se livre.

Le thème de la loi du talion au cinéma ne date pas d'hier et a été traité de nombreuses fois. Citons en vrac Un justicier dans la ville, Death sentence, La mariée était en noir, Que la bête meure ou encore le bancal 8 mm.Avec Les 7 jours du talion, Daniel Grou se démarque de ses prédecesseurs en optant pour un parti-pris extrêmement cru, clinique, réaliste, nous plongeant d'emblée dans le drame vécu par ce couple anéanti, et dans la vendetta d'un père qui ne peut se contenter d'une peine de prison pour l'homme qui a violé et tué sa fille. Pour elle (mais aussi pour lui),il se livrera à des exactions corporelles inhumaines sur sa victime, utilisant ses connaissances de chirurgien pour le garder en vie le plus longtemps possible afin de décupler ses souffrances. Il ne lui adressera par ailleurs jamais la parole, ne lui offrant que coups, entailles, douleurs et humiliations.

La force du film de Daniel Grou (également connu sous le pseudonyme de Podz), est de créer une empathie immédiate avec ce père détruit qui basculera dans la barbarie la plus extrême. Cet homme, dont le métier est de sauver des vies, s'appliquera avec un soin méticuleux à entraîner sa victime vers une mort lente et douloureuse, à la mesure de la douleur endurée par sa petite fille. Cette empathie permettra bien évidemment au spectateur de se questionner: et moi, qu'aurais-je fait à sa place ? Pour tout parent, l'identification sera bien évidemment décuplée, l'horreur ayant frappé cet homme pouvant alors se mesurer à l'aune de sa propre expérience de parent.
L'on pourrait bien entendu craindre une apologie de l'auto-défense et de la jutice personnelle. Il n'en est rien. En effet, au fur et à mesure qu'il torture le pédophile, le père sombre petit à petit dans un malaise grandissant, jusqu'à une confrontation avec la mère d'une autre victime du meurtrier, qui provoquera en lui un bouleversement décisif. De même, le personnage du policier chargé de l'enquête a lui aussi vécu un drame personnel, et constitue à ce titre un contrepoint qui servira de base de réflexion au personnage du père. Nulle apologie, donc, mais au contraire la peinture d'une réaction légitime à défaut d'être constructive.

D'autre part, la radicalité du film repose également sur son absence totale de musique. En effet, aucune note ne viendra souligner ou illustrer les images, le réalisateur nous envoyant ainsi au visage une histoire d'un réalisme glacial, sans ornements ni apprêts. Le malaise et le choc provoqués par les images seront ainsi souvent insoutenables, mais contrebalancés en permanence par la pensée que ces actes sont peut-être légitimes, et que, nous aussi, aurions peut etre agi ainsi...
Il s'agit enfin de saluer la performance de l'acteur principal, Claude Legault, dans un rôle extrêmement difficile qu'il incarne viscéralement. N'ayant jamais entendu parler de cet acteur, son jeu m'a littéralement sauté au visage.

Les 7 jours du talion s'avère au final une réflexion tétanisante sur la justice personnelle, sa légitimité et son utilité. A la question que lui pose un journaliste en fin de métrage, "pensez-vous que la vengeance soit la meilleure solution ?", le père répondra" "non". A la seconde question "donc vous regrettez ce que vous avez fait?", le père répondra "non". Tout est là. La vengeance ne sert à rien, mais elle peut s'avérer inévitable et indispensable pour celui qui s'y adonne.

Alors je suis quand même un poil moins enthousiaste que vous. Deux ou trois trucs qui me gênent, entre autre le flic, à la limite de la caricature. Mais ça fait réfléchir. 7/10

CENTURION de Neil Marshall : 4/10

Espèce de péplum à la '300' qui vire au survival, il y a quand même bien souvent de quoi secouer la tête. Des choix artistiques d'une laideur absolue (les FX gores en CGI les plus épouvantable que j'ai jamais vu) et la preuve, après 'Doomsday', que Marshall n'a décidément pas une bien grande personnalité, piquant ici à Snyder, là à Jackson... Décevant.

COP OUT - 3/10
Quasi constamment à coté de la plaque. En espérant que RED STATE soit mieux.

chaoticlock a écrit:COP OUT - 3/10
Quasi constamment à coté de la plaque. En espérant que RED STATE soit mieux.

J'ai vu une bande-annonce pour la sortie du DVD à la TV. C'est terrible ils ont montés ça pour faire croire à un pur film d'action. La seule phrase du spot c'est une punchline de Willis. On dirait qu'ils font la promo de Die Hard 3... Ca fait peur, faut croire qu'ils savent pas comment le vendre.

Sinon revu en bossant (au début à la moitié du film j'en foutais plus une rame) :

Sur mes lèvres de Jacques Audiard
Grand grand admirateur de M. Audiard, celui-ci n'est peut-être pas mon préféré, mais ça reste un film magnifique. Les 2 acteurs principaux sont superbes, moi qui ai parfois du mal avec Cassel (souvent même) il me bouleverse dans ce film, sans parler de Emmanuel Devos (cassedédi à Colqhoun, son actrice préféré) que j'ai rarement vu aussi impliquée dans un rôle. Polar noir, histoire d'amour et de frustration, de solitude, c'est filmé à fleur de peau, techniquement ça n'a presque que des qualités. La réalisation de Audiard est toujours impressionnantes, avec un gigantesque travail sur le son et une très belle musique de Desplat, comme presque toujours aussi. Bref il y a quelques problèmes de rythme, deux ou trois effets de mise en scène ou tics du genre qui me gêne (mais là tout de suite je pourrais plus vraiment dire lesquels), mais pour le reste c'est du grand ciné.

Etonnamment, il s'agit de l'un des rares films où la présence d'Emmanuelle Devos ne me pose aucun problème.

The Black Dahlia de De Palma
Vu que m'a copine venait de terminer le livre, je lui ai proposer de découvrir le film, comme j'étais curieux à l'idée de le revoir (la déception passée, peut-être que j'allais mieux pouvoir apprécier le film). J'ai tenu 1h15. C'est d'une mollesse et d'un ennui à crever. Et puis Harnett lisse au possible, Eckhart qui cabotine à mort, Scarlett absolument pas à sa place, disons que les erreurs de casting jalonnent le film. A part ça, joli direction artistique et De Palma, faute d'être véritablement virtuose, a le mérite de la classe et d'un travail visuellement bien fait.

Le Bossu de Notre-Dame de Gary Trousdale et Kirk Wise
Vu en français (pas incroyable mais bon), une excellente surprise. Je désespérais un peu de trouver un Disney des 20 dernières années qui m'enthousiasmerait, mais les partis-pris assez adulte du film (Frollo qui convoite le corps d'Esmeralda, le triangle amoureux, la persécution des bohémiens, la noirceur infernale du final dans la cathédrale) et l'énergie dégagée m'ont vraiment plût. Et visuellement le film est assez beau, l'animation est à tombé (le personnage de Frollo est d'une richesse).

Pinocchio de pleins de monde
J'appréhendais après m'être ennuyé devant Blanche-neige, sans être une surprise, j'ai beaucoup aimé le film. Film qui m'avait terrifié étant enfant pour certains passages et à la revision, je comprends aisément pourquoi. Le passage des enfants transformés en ânes et traités comme du bétail est assez dérangeant. Finalement, Disney n'épargne rien du livre de Collodi, créant une galerie de personnages détestables et horrifiant. Et visuellement, le film est sublime! Je l'ai trouvé plus impressionnant visuellement que le Bossu, la finesse du dessin et cette animation typique des vieux Disney et que j'adore. Après il y a la morale du petit garçon qui doit rester sage, écouter ses parents et ne pas mentir, s'il veut pas finir en esclavage, transformé en âne dans un cirque.

Mitchell a écrit:Le Bossu de Notre-Dame de Gary Trousdale et Kirk Wise

Et la musique de Alan Menken, monumentale !

Hatchet || Adam Green
A part quelques meurtres rigolos, c'est quand même super mauvais.
Mal réalisé, mal écrit, pas spécialement drôle, du coup, entre chaque exaction, on s'emmerde sec.

Une affaire d'état || Eric Valette
Pompeux, mal réalisé, mal écrit, mal joué (bon, y a Frémont qui aide pour tenir jusqu'au bout), musique totalement à la ramasse (aucune cohérence sur l'ensemble du film) et le tout est super confus en plus d'être simpliste. Maléfique, c'était minimal, mais c'était autrement meilleur.

Apocalypto || Mel Gibson
Pas revu depuis la sortie ciné, ça reste un film absolument fantastique. Si l'on excepte quelques facilités dans la caractérisation des personnages (surtout les blagues de lourdaud au début du film), ça reste une oeuvre hors-normes, épique, violente, fascinante. Gibson y déploie tout son savoir-faire en matière de réalisation, d'action et de maîtrise de l'espace. Sa peinture de cette civilisation sur le déclin tient du jamais-vu et lorsque le film plonge dans le survival pur, il s'en dégage une efficacité féroce. Apocalypto n'est peut-être pas d'une absolue subtilité, mais se montre intelligent dans sa manière de traiter cette transition des époques et des peuples et le portrait de ce personnage seul contre tous. Et ces poursuites dans la jungle sont monstrueuses !

Colqhoun a écrit:Hatchet || Adam Green
A part quelques meurtres rigolos, c'est quand même super mauvais.
Mal réalisé, mal écrit, pas spécialement drôle, du coup, entre chaque exaction, on s'emmerde sec.

Et le deuxième est encore pire.

Colqhoun a écrit:
Une affaire d'état || Eric Valette
Pompeux, mal réalisé, mal écrit, mal joué (bon, y a Frémont qui aide pour tenir jusqu'au bout), musique totalement à la ramasse (aucune cohérence sur l'ensemble du film) et le tout est super confus en plus d'être simpliste. Maléfique, c'était minimal, mais c'était autrement meilleur.

Ah... pourtant c'était un peu l'avalanche de bonnes critiques. Faut que je voie ça.

LETHAL WEAPON 4 - 7.5/10
Peut-être le meilleur après l'original. On retrouve les persos avec plaisir et les nouveaux (Chris Rock, Jet Li) font plaisir à voir.

MR 73 - 7.5/10
Parfois un peu en manque d'une vraie trame narrative, mais dans l'ensemble, il y a quelque chose. Je suis pas le plus grand fan d'Auteuil, mais là j'ai rien eu à redire. Et la gueule de Nahon, magnifique. Clairement plus convaincant que 36.

SNAKE EYES - 5/10
Ca aurait du être une bonne petite série B pour son réal (façon PANIC ROOM dans la filmo de Fincher), mais on s'ennuie assez rapidement; la mise-en-scène reposant sur un script assez vide. Et je comprends toujours pas l'intérêt de ce dernier plan.

TAKEN - 7.5/10
A ma grande surprise, j'ai été assez conquis par une prod Besson. Efficace, assez bien torché et un perso assez jusqu'au-boutiste.

chaoticlock a écrit:MR 73

J'ai pas vu 36, mais je crois que c'est l'un des pires films français que j'ai vu ces dernières années.
C'est ULTRA laid, Auteuil en fait des tonnes, Nahon est risible, le script est un gros prétexte à un peu de justice personnelle nauséabonde... je peine à comprendre ce qu'il peut y avoir d'intéressant dans ce film.

Pour SNAKE EYES, de mémoire c'est le plan de la bague dans le béton non ? Ils ont emmuré le type en fait.

Et pour MR73, j'avais plutôt bien aimé (même si je préfère 36). Un peu forcé sur la noirceur (c'en devient presque une posture), mais j'ai marché tout du long.

lorenzo a écrit:Pour SNAKE EYES, de mémoire c'est le plan de la bague dans le béton non ? Ils ont emmuré le type en fait.

La femme.
La rousse.
On enterre les secrets.

Colqhoun a écrit:

lorenzo a écrit:Pour SNAKE EYES, de mémoire c'est le plan de la bague dans le béton non ? Ils ont emmuré le type en fait.

La femme.
La rousse.
On enterre les secrets.

Voila c'est ça.

ouais, donc pas très intéressant..

THE NATURAL - 6.5/10
Sympathique, mais vraiment sans plus. Pas hyper subtil, forcément. Et au début du film, le perso est censé avoir la 20aine, alors que Redford a 48 ans... c'est demander un peu beaucoup au spectateur...

MEN IN BLACK 2 - 3/10
Y a rien à faire, j'ai beau aimer les acteurs, je trouve pas drôle.

QUIZ SHOW - 5/10
Histoire intéressante à priori, mais on se fait un peu chier. Pas très cinématographique tout ça.

LES 7 JOURS DU TALION - 5/10
Alors clairement pas emballé comme la majorité..

chaoticlock a écrit:

LES 7 JOURS DU TALION - 5/10
Alors clairement pas emballé comme la majorité..

C'est quoi qui t'a déplu ?

chaoticlock a écrit:
LES 7 JOURS DU TALION - 5/10
Alors clairement pas emballé comme la majorité..

Pourquoi?

LETHAL WEAPON 2 - 7/10
GATTACA - 8.5/10

Bothrops a écrit:

chaoticlock a écrit:
LES 7 JOURS DU TALION - 5/10
Alors clairement pas emballé comme la majorité..

Pourquoi?

Si la thématique est intéressante, le scénario, lui ne l'est pas vraiment. Il se passe quasi rien. En cela c'est presque pire qu'un torture-porn lambda. Le moment potentiellement intéressant (avec la mère d'une victime) est expédié. L'attention apportée au caribou en décomposition est un peu risible. Visuellement la photo est pas très belle et la mise-en-scène quasi tout en travellings (latéraux) m'a un peu exaspéré avec son côté "poseur".

Bronson de Nicolas Winding Refn 7/10
J'ai un peu de mal à donner un avis sur celui-là, j'aime beaucoup l'esthétique du film ainsi que le personnage incarné par Tom Hardy, mais suis un peu dérouté par se genre de narration !
Intéressant, mais pas inoubliable .



A Christmas Carol de Robert Zemeckis 6/10
Pas hyper moche comme certains le laissent entendre, bien que ça pêche moyen au niveau des décors par moment !
Je pense que tout le monde connait le conte de Dickens, je dirais que cette adaptation a un peu le cul entre deux chaises !
Histoire destinée aux enfants, mais qui propose une imagerie plutôt effrayante ici, étonnant pour un film Disney, car par moment on est plus proche du film d'épouvante que du conte de Noël !
Enfin, moi gamin ça m'aurait pas mal effrayé !
J'ai aussi l'impression que l'utilisation du mocap n'est juste qu'un prétexte pour Zemeckis afin d'élaborer des plans séquences de fou, et même s’il y a de l'idée par-ci, par-là, ça devient lassant à force !
Bref, des trois oeuvres de Zemeckis en motion capture, je trouve que c'est quand même relativement le plus intéressant d'un point de vue narratif et animé .

THE LOSERS - 6/10
Heureusement qu'il y a Zoë..

DAS LEBEN DER ANDEREN - 7/10
Bien, mais surferons.

chaoticlock a écrit:
DAS LEBEN DER ANDEREN - 7/10
Bien, mais surferons.

Surferons?

Bothrops a écrit:[quote="chaoticlock
DAS LEBEN DER ANDEREN - 7/10
Bien, mais surferons.

Surferons?[/quote]

Ordi décédé; suis sur iPhone et pas vu correction
Surestimé

TAKEN - Pierre Morel

Après avoir fait ses premières armes en tant que réalisateur sur le gentil et vite oubliable Banlieue 13, Pierre Morel, protégé de Luc Besson, signait ce Taken, joli succès au box-office 2008, mais bourré de défauts jusqu'à la gueule, le rapprochant par là-même du précédent film de Morel: gentil et vite oubliable.

Le scénario, co-écrit par Luc Besson, raconte l'histoire d'un ancien agent secret (excellent Liam Neeson) qui part à la recherche de sa fille, enlevée lors d'un voyage à Paris avec l'une de ses amies. Le film suivra donc le personnage du père zigouillant tout sur son passage pour récupérer la prunelle de ses yeux, quitte à "raser la tour Eiffel" (réplique à s'uriner dessus tant elle est ridicule). Ce type de punchline passait bien dans les années 80, mais nous sommes en 2010.

Le début du film est lamentable. Non seulement l'exposition des personnages est totalement bâclée (voir pour cela l'épisode des cadeaux, caricature achevée faisant peine à voir), mais le scénario s'offre en outre tout un épisode totalement inutile qui verra papa Neeson jouer au garde du corps pour une star de la chanson. La justification de cette longue séquence, en fin de métrage, s'avérera proprement ridicule. Tout ça pour ça.

En revanche, passée l'ouverture interminable du film (qui ne dure pourtant que 90 minutes), et dès l'arrivée du héros sur le sol parisien, Taken se laisse suivre agréablement, le metteur en scène imprimant un rythme soutenu à son métrage, maintenant intact l'intérêt du spectateur, malgré une réalisation des plus impersonnelles. En effet, en-dehors des scènes de combat à mains nues très réussies et extrêmement sèches (le découpage limpide de ces séquences fait plaisir à voir), Pierre Morel filme son histoire avec des tics visuels insupportables (voir ces flashes et jump cuts plus que fatiguants), et une caméra en mode automatique.

La force du film réside avant tout dans la caractérisation du personnage incarné par Liam Neeson. Sa détermination infaillible et sa propension à tuer froidement tous les bad guys qui se trouvent sur son passage, même après avoir obtenu ce qu'il veut (la séquence de torture est à ce titre significative), inscrit le métrage dans le cadre des vigilante movies, à la manière d'un Justicier dans la ville ou d'un Death sentence. Le père de famille se transforme en machine à tuer, dans une démarche extrêmement cinématographique.

Le film regorge en revanche d'une avalanche de facilités scénaristiques et de coïncidences bien commodes. Ainsi, le père met en garde sa fille contre les dangers du monde, et craint qu'il ne lui arrive malheur. Bingo ! Sa fille se fait enlever à Paris. Un peu plus tard, arrivé dans la capitale, il tombera sur les photos prises par sa fille, dont une sur laquelle cette dernière se fait photographier avec son amie par l'homme qui les a piégées. Re-bingo ! Ce dernier apparait en reflet dans un panneau publicitaire placé face à lui au moment du cliché. Dommage que le sieur Besson n'ait pas fait preuve d'un peu plus de rigueur à l'écriture de son scénario (mais cela fait longtemps que le réalisateur de Léon ne fait plus aucun effort).
Taken s'avère donc plaisant à suivre, plutôt efficace dans sa gestion des scènes d'action, propose un générique final au son de l'excellent groupe Ghinzu,mais pêche par un script trop facile pour être honnête.
Veni, vidi, oubli.

Case 39 de je sais pas qui
Un pote me l'a prêté. Pseudo film de genre pop-corn façon The Omen, avec une Renée Zellweger qui a dû s'énerver avec son chirurgien esthétique et qui lui a mis de la graisse de porc et du gravier dans son botox, c'est en fait assez regardable. Une ou deux scènes réussies (les frelons), Ian McShane que j'adore même quand il en fout pas une rame, une réalisation pas trop tape à l'oeil qui a le mérite de l'efficacité, dans le genre petit film modeste du vendredi soir, ça passe très bien. Après j'ai trouvé la fin assez naze et la gamine plutôt ridicule par moment.

The Innocents de Jack Clayton
Complément de programme "les enfants sont des monstres", après l'archétype hollywoodien des 00's, le travail de tension dans la suggestion, la mise en scène et les images superbes du film font du bien. Très bonne Deborah Kerr et une adaptation fidèle et réussie du roman de James. Une ou deux scènes sont véritablement superbes (la scène terrifiante des voix dans le couloir lors de la dernière nuit notamment), mais un peu comme le livre, au delà du sujet et d'une certains fascination, j'ai regardé ça avec pas mal de distance. Donc assez peu touché.

Legend de Ridley Scott
Découverte tardive. Film d'héroic fantasy qui a pas dû être facile à vendre à l'époque (quel est le public visé?), c'est surtout un travail de mise en scène incroyable, un des plus grandes réussite visuelle (picturale même) de Scott. Le film est une orgie de décors, d'images, de travail sur la lumière, une immense claque. Le Scott des premières années était vraiment un immense formaliste. Je n'en dirais pas autant de son travail de narration et de mise en scène (problème de rythme, scènes d'actions hachés parfois assez ratés), il y a des moments où l'excès de décors, maquillages et travail sur l'image nuit carrément à la lisibilité de l'action. Mais au final parvenir à ne pas tomber dans le kitsch (même 25 ans après), au contraire, réussir à réaliser un conte de fée parfois carrément viscéral (Darkness est une immense réussite) c'est très fort de la part de Scott. Donc excellente surprise.

Terminator 3 de Jonathan Mostow
Découverte tardive aussi... Fan absolu du 2, le 3 en reprends le schéma dans les grandes lignes. C'est sympa, notamment parce que c'est un film bourrin complétement décomplexé. La scène de poursuite en camion a dû coûter une fortune et la réalisation de Mostow ne gâche rien. Efficacité à tous les étages. Il manque quand même l'humanisme et le travail sur les personnages des 2 premiers, et puis Schwarzy qui parle en punchline, mais bon on s'en fout un peu. Mostow n'a pas la prétention de faire du Cameron, il n'a pas sa mégalomanie et il se contente de réaliser un bon actioner. C'est déjà très bien.